Hommage à tous les professionnels du végétal.

La thermogénèse :


Un autre phénomène caractérise la pollinisation des Araceae.
Ce phénomène est la thermogénèse ;
elle a pour incidence l'augmentation de la température du spadice,
cette augmentation peut ainsi atteindre 30°C et se situer
à près de 20°C au-dessus de la température de l’air.

La thermogénèse n'est pas propre aux Araceae,
même si elle est la plus probante.
Quelques exemples de familles autres que les Araceae :
- Les Amaryllidaceae (ex : Galanthus nivalis)
- Les Annonnaceae (ex : Annona, Asimina)
- Les Arecaceae (ex : Phytelephas)
- Les Cycadaceae (ex : Cycas, Dioon, etc...)
- Les Cyclanthaceae, (ex : Asplundia, Carludovica)
- Les İridaceae (ex : Crocus)
- Les Magnoliaceae (ex : Magnolia)
- Les Nymphaceae, (ex : Victoria amazonica)
- Les Rafflesiaceae (ex : Rafflesia)
- Les Zamiaceae (ex : Zamia, etc...)



Son rôle :

Il y a Différentes raisons de thermogénèse chez les plantes :
- Pour se protéger du froid,
   thermorégulation, fleur ou plante entière,
- Pour augmentée la diffusion des odeurs florales
   afin d'attirer les pollinisateurs.
- De leurre ;
   en plus de l'odeur et couleur de charogne ;
   le leurre est accentué par l'augmentation de température floral,
   faisant croire aux pollinisateur saprophages qu'il s'agit bien
   d'une charogne.
   Les mouches saprophages, car il s'agit bien de mouches ;
   pondent leurs œufs sur les charognes.
   Il est bien question dans ce cas,
   d'un subterfuge, d'une pollinisation trompeuse comme chez
   les orchidées, du moins certaines orchidées.

Mais vous me direz ;
"lors de la germination des graines s'adjoint également une certaine
émission de chaleur" ;
je vous répondrais "effectivement",
toutefois,
cette dernière a pour origine une activité physiologique
normale des tissus ;
rien à voir avec la thermogénèse.


La thermogenèse, comment ça marche :
Extrait d'une publication de Evan Force.

Ce phénomène est lié à la respiration cellulaire mitochondriale,
la cellule contient des mitochondries,
organelles (ou organite) responsables de la respiration cellulaire.
La thermogenèse végétale a lieu dans les cellules
des tissus calorigènes, au sein des membranes mitochondriales
où se déroule la respiration cellulaire (Fig.1).
Cette dernière consiste en un flux d’électrons entre plusieurs
complexes et molécules de la membrane mitochondriale interne,
comme les cytochromes par exemple.
Sous l’effet de ce flux de particules chargées négativement,
un nucléotide, l’adénosine triphosphate, est produit
par une enzyme : l’ATPase*.
Ce nucléotide triphosphate est la source d’énergie de tout
être vivant.


(Fig. 2) Lors de la thermogenèse,
se met en place une respiration dite alternative
ou crise respiratoire
.
Le flux d’électrons est dévié vers un cytochrome alternatif
appelé oxydase alternative, notée
AOx**.
Cette protéine libère de l’énergie sous forme de chaleur à mesure
qu’elle accumule des électrons.
Autrement dit,
l’énergie que ces électrons véhiculent n’est pas stockée
sous la forme d’
ATP*** mais libérée sous forme de chaleur.

De plus,
une protéine de découplage mitochondriale dite "non-couplante",
nommé UCP****;
joue également un rôle dans la thermogenèse végétale.
Celle-ci empêche la dernière étape de la respiration mitochondriale,
c’est-à-dire le couplage d’un transfert d’électrons à la synthèse
d’ATP.
Il est important de préciser que l’intensité de chaleur produite
est la résultante d’une action combinée des deux protéines citées :
l’AOx et l’UCP.

En des termes plus simples,
l'énergie (chaleur) émise lors de la thermogénèse est le résultat d'une
oxydation des petites molécules NADH, H+(1) et FADH₂(2)
et convertie en une énergie chimique stockée peu ou pas
temporairement dans la liaison phosphate de l'ATP,
le reste est dissipé sous forme de chaleur.
La cause chimique est l'acide salicylique,
qui commence non seulement le processus de chauffe,
mais également la production des phéromones (parfum).




* ATPases : membranaires sont une classe d'enzymes
   liées au métabolisme énergétique, qui hydrolysent
   ou synthétisent les molécules d'adénosine-triphosphate
   (ATP) tout en transférant des ions d'un côté à l'autre
   de la membrane.

** Alternative oxidase.


*** ATP : adénosine-triphosphate,
       molécule riche en énergie qui libère son énergie
       en se convertissant en ADP (adénosine-diphosphate).
       L'ATP est une molécule énergétique qui sert de combustible
       à tout être vivant

ADP: adénosine-diphosphate est un ester
de l'acide phosphorique et du nucléoside adénosine.
L'ADP est constituée d'un groupe pyrophosphate,
d'un sucre pentose, le ribose, et de l'adénine, une base nucléique.

**** UCP :La thermogénine, ou UCP1,
         est une protéine découplante présente dans les mitochondries

         du tissu adipeux brun où elle est responsable de la thermogénèse.

(1)NAD : nicotinamide adénine dinucléotide
    Le NAD existe sous une forme oxydée, notée NAD+,
    et une forme réduite, notée NADH.

(2)FAD : La flavine adénine dinucléotide (FAD) est une coenzyme
    d'oxydo-réduction dérivant de la riboflavine (vitamine B2).
    Cette coenzyme joue un rôle dans la libération et le transfert
    d'ions hydrogène (H+) et d'électrons contenus dans les substrats
    moléculaires.
    Dans notre cas, 2 ions d'hydrogène.


 multiplication et pollinisation des Anthurium. 

    







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