Hommage à tous les professionnels du végétal.

FICHE : Dryadella barrowii





Dda. barrowii Luer 2005.

Syn : Aucun.

Tribu : Epidendreae
Sous-tribu : Pleurothallidinae
Genre : Dryadella
Sous-genre :  
Section :   
Sous-section :
Division :
Espèce : barrowii

Étymologie :
Du nom de l'horticulteur Roy Barrow,
qui cultive cette espèce au Royal Orchids.


Mode de vie :
Plante épiphyte.

Végétation :
Sympodiale.
Rhizome compact,
développement en touffe (cespiteux).

Habitat :
Dans les forêts nuageuses.






Plante cultivée sur tube.
Échelle graduée en 2 millimètres.
Gros plan sur le labelle...









... gynostème pétale et labelle
après le retrait des sépales.     





Origine :
Équateur : 
(Zamora-Chinchipe, Napo, Pichincha, Azuay)
Altitude : 
1650 mètres.



Culture


Température de culture :
De culture tempérée à froide.
Cultivée en tempérée chez moi.

     Chaude...................jour : 20°C à 27°C nuit : 11°C à 18°C.
     Tempérée chaude.......jour 18° C à 25°C nuit : 10°C à 15°C.
 Tempérée................jour : 12°C à 20°C nuit : 8°C à 13°C.
 Tempérée froide..........jour : 12°C à 18°C nuit : 8°C à 11°C.
 Froide...................... jour : 10°C à 16°C nuit : 5°C à 12°C.

Type de culture :
En pot de terre ou sur plaque.
Personnellement,
je cultive l'espèce sur tube.

Milieu de culture :
En pot de terre
  1. Écorce de pin 3 à 4 parts
  2. Charbon de bois 1 part
  3. Perlite 1 part
  4. Sphaigne 1 à 2 parts
Sur plaque
Que de la sphaigne.

Arrosage :
Maintenir humide mais sans excès.

Hygrométrie :
Minimum 75 - 80%.

Ventilation :






Fertilisation :
100 ppm maximum une fois par mois
soit 156 µS environ,
ou ;
50 ppm soit 78 
µS environ à chaque arrosage
trois fois de suite,
puis rinçage au quatrième et cinquième arrosage.
(1 ppm = 1.56 µS moyenne).

Luminosité :
Ombre.
Moyenne, 15000 à 18000 lux.







Repos ( voir légende ) :
 








Difficulté culturale :









Particularités :






 
Espèce très proche de Drya. albicans.

 ...De plus, Drya. barrowii plus courant ;
         est hélas, très souvent vendu pour Drya. albicans
         moins courant.
             
 Si Drya. barrowii et Drya. albicans sont pour l'instant
         deux espèces bien distinct et différentes ;
         c'est en raison du caractère morphologique du labelle
         et des pétales... 
           













 ...Toutefois,
         d'après Icones Pleurothallidinarum XXVII,
         Drya. barrowii se distingue en plus par ses pictures
         sur le sépales dorsal et le gynostème avec quelques
         pictures possibles à la base des sépales latéraux.
         Cependant, il y aurait une variante toute blanche.


✋⇨ Pour l'induction florale,
         il est important de soumettre la plante
         à des écarts de températures jour/nuit
         d'au moins 10°C au minimum.


✋⇨ Pour le montage sur plaque,
         je déconseille l'utilisation de fanjan même si cela
         fonctionne bien.
         L'espèce et par conséquent les racines sont si petites,
         qu'il vous serait impossible ou voir très difficile
         au besoin de changer la plaque sans endommager la plante. 


✋⇨ Technique personnelle :
         Je cultive l'espèce sur tube en vaillant bien
         a maintenir un bon niveau d'eau à l'intérieur.
         L'eau doit être non calcaire,
         et la fertilisation se fait par vaporisation
         sur l'extérieur du tube ;
         jamais mettre de l'engrais dans le tube.


✋⇨ Petit truc :
         Pour ces Pleurothallidinae de très petite taille,
         si la culture est en pot,
         elle devrait être faite de préférence 
         dans de la sphaigne vivante (Sphagnum cristatum).










Lepanthes : Anatomie des fleurs et pollinisation.


Structure générale de la fleur :

Si les fleurs de Lepanthes minuscules et colorées
donnent l'impression de n'avoir aucun intérêt 
pour un amateur orchidophile ;
elles sont d'une structure complexe pouvant être
déroutante par rapport à l'idée et l'image
que l'on se fait d'une orchidée en général.
En grossissant à l'aide d'une loupe la vue d'une
fleur de Lepanthes ;
car oui,
il faut une loupe pour bien la contempler ;
l'aperçu est d'une merveilleuse beauté.



Quelques exemples

1 - Sépale dorsal
2- Sépales latéraux
3- Sépales latéraux soudés
    voir  même ;
    sépales latéraux et dorsal soudés,
    formant un synsépale (gamosépale)
4- Pétale
5- Labelle et ses lames
6- Colonne (gynostème)

Photo : Eberhard Kaes.
























_______________


Photo : Fransisco Tobar.



















Photo : kilitz.
1 - Sépale dorsal
2- Sépale latéral
3- Sépales latéraux
     soudés,
     voir même ;
     sépales latéraux
     et dorsal soudés,
     formant
     un synsépale
     (gamoséale)
4- Pétale
5- Labelle et
    lames
6- Colonne
    (gynostème)




_______________



1- Sépale dorsal    2- Sépale latéral
3- Sépales latéraux soudés
    voir  même ;
    sépales latéraux et dorsal soudés,
    formant un synsépale (gamosépale)
4- Pétale    5- Labelle et ses lames    6- Colonne (gynostème)



_______________



S.T. Johnson.
S.T. Johnson.




















1 - Sépale dorsal

2- Sépale latéral
3- Sépales latéraux
     soudés,
     voir même ;
     sépales latéraux
     et dorsal soudés,
     formant
     un synsépale
    (gamoséale)
4- Pétale
5- Labelle et ses lames
6- Colonne (gynostème)



_______________


1 - Sépale dorsal

2- Sépale latéral
3- Sépales latéraux
     soudés,
     voir même ;
     sépales latéraux
     et dorsal soudés,
     formant
     un synsépale
    (gamoséale)
4- Pétale
5- Labelle et ses lames
6- Colonne (gynostème)












_______________





















1 - Sépale dorsal
2- Sépale latéral
3- Sépales latéraux
     soudés,
     voir même ;
     sépales latéraux
     et dorsal soudés,
     formant
     un synsépale
    (gamoséale)
4- Pétale
5- Labelle et ses lames
6- Colonne (gynostème)

















Particularités 

Une des particularités de la fleur
se situe au niveau du labelle hautement
spécialisé.
De chacun de ces cotés,
il possède des appendices appelés lames
de formes et couleurs variables.
Ces lames joueraient un rôle très important
dans la pollinisation.

De par ses lames,
le labelle entoure en partie ou totalement
la colonne,
il en résulte que le labelle se trouve
soit légèrement en retrait, en avant,
voir au même niveau que l'anthère.
Cette particularité fait paraître une vision générale
différent de la fleur qui peut alors être déroutante
par rapport à la vision d'un Phalaenopsis
auquel nous sommes beaucoup plus habitués.

Autre caractéristique du labelle,
il possède également un ou plusieurs appendices
en son apex,
plus ou moins visible ayant un rôle primordial,
toujours pour la pollinisation ;
mais nous verrons cela plus bas
dans ce chapitre,
Pour toutes ces caractéristiques on parle de coévolution
entre la morphologie de la fleur des orchidées et celle
des insectes pollinisateurs.

Lths. sp.
Photo : Naoki Takebayashi.
Lths. cissyana.
photo : Sebastián Vieira.  














Nous voyons bien sur la photo de gauche,
le développement et le positionnement des lames du labelle.







Une autre particularité se situe au niveau
des pétales latéraux ayant des formes assez
impressionnantes et diverses aux couleurs
variées...


Lths. tentaculata.
Photo : S.T. Johnson.
Lths. calimae.
Photo : Sebastian Moreno.














...et des fois des plus extravagantes.

Lths. filamentosa.


Une autre particularité de la fleur de lepanthes,
est visible au niveau du gynostème qui suivant les espèces,
possède ou plutôt développe une prolongation
du rostellum dans sa partie inférieure,
comme chez Lths. elusiva donnant l'impression
d'un deuxième labelle...

Lths. elusiva.
Photo : Eberhard Kaes.
Lths. elusiva.
Photo : Eberhard Kaes.















...et un appendice comme chez Lths. cissyana.


Lths. cissyana.
photo : Sebastián Vieira.


Pollinisation :
Études réalisées en mars et avril 1999
et mai juillet 2002 par :
MARIO A. BLANCO et GABRIEL BARBOZA
tiré de Annals of Botany
Pseudocopulatory Pollination in Lepanthes
(Orchidaceae: Pleurothallidinae) by Fungus Gnats.
Publier en ligne le 23 février 2005.

Aux vues de la taille des fleurs,
il subsistait une grande question;
quel pollinisateur pour ces fleurs si minuscules ;
comment des fleurs si petites peuvent attirer et
avoir un rôle attractif pour des pollinisateurs ;
Pourquoi la présence et quelle fonction ont les appendices
minuscules du labelle.
Ces questions ont portés de nombreuses spéculations
avant les études faites sur la pollinisation du genre.

Suite aux observations faites sur la pollinisation des Lepanthes,
et ayant comme sujet d'étude Lths. glicensteinii ;
il c'est avéré que la pollinisation est assurée par des moucherons
mâles de la famille des Sciaridae de l'ordre des Diptera.
Le nom de ce pauvre moucheron dupé, Bradysia floribunda,
Du moins pour Lths. glicensteinii.


Bradysia floribunda.

De plus,
il c'est avéré que le pollinisateur est sexuellement trompé.

Hé oui,
vous avez bien lu ;
une si petite fleur qui a comme stratagème pour être pollinisé
de duper son pollinisateur,
de lui faire croire qu'il va copuler avec sa femelle alors
quant fait,
il ne s'agit que d'un  leurre.
Tout simplement incroyable.

Comme la plupart des espèces de Lepanthes ont
la même structure florale inhabituelle,
il est supposé que la pollinisation par tromperie sexuelle
est répandue dans le genre.
Plusieurs traits morphologiques et phénologiques
chez Lepanthes semblent bien adaptés pour exploiter
les moucherons mâles comme pollinisateurs.
De même,
certaines tendances démographiques communes
à Lepanthes sont cohérentes avec les schémas
de comportement des mâles sciarides.

Le comportement des moucherons B. floribunda mâles
sur les fleurs et l'absence de récompenses florales
style nectar ;
indiquent clairement que Lths. glicensteinii est pollinisée
par tromperie sexuelle,
en particulier par pseudocopulation génitale.

Mais,
par quel moyen une si petite fleur peut attirer des moucherons ?

L'attractif initial à longue distance semble olfactif puisque 
les mouches se sont toujours approchées de la plante en volant
sous le vent,
comme si elles suivaient un panache odorant.
Plus incroyable,
L'attraction exclusive de B. floribunda pour Lths. glicensteinii ,
et les observations occasionnelles de pollinisateurs dans d'autres
espèces de Lepanthes,
suggèrent que chaque espèce attire son propre pollinisateur
avec des phéromones spécifiques.
Une chose incroyablement intéressante ;
c'est que cette spécificité du pollinisateur à chaque espèce
de Lepanthes (constance florale ou fidélité florale),
évite l'introgression ce qui expliquerait à ce jour l'inexistence
d'hybrides naturels au sein de ce genre.
En plus de l'attraction olfactive ;
les lames du labelle ou appendices des pétales
pourraient imiter les ailes de l'insecte femelle.

La surface des lames du labelle de Lths. glicensteinii
fonctionne peut-être comme un osmophore,
car les glandes olfactives ont généralement des surfaces
papillaires afin d'augmenter leur aire de diffusion.
Ces papilles pourraient également imiter la texture corporelle
de l'insecte femelle.

Pour ce faire :

En trouvant une fleur,
la mouche enroule son abdomen sous le labelle
et attrape l'appendice du labelle avec ses fermoirs
génitaux (paraprocte),
puis monte sur la fleur et se retourne à 180°
pour faire face à elle.
Le pollinarium s'attache à son abdomen lors
de cette manœuvre de pivotement.
Les pollinies sont déposées sur le stigmate lors
d'une prochaine visite florale.
Les mouches semblent éjaculer pendant la pseudocopulation.
Les visiteurs de L. helleri , L. stenorhyncha et L. turialvae
sont différentes espèces de moucherons qui affichent
un comportement similaire.









B. floribunda sur une fleur
Lths. glicensteinii








Bien vu :

Le rôle de l'appendice du labelle est important,
car il fournit le point d'ancrage pour les organes génitaux
externes du pollinisateur.
L'appendice remplace clairement la  partie terminale
abdominale femelle et les trichomes imitent probablement
les poils de cette partie du corps femelle.

Plusieurs auteurs ont suggéré que cet organe pourrait
servir de leurre visuel aux pollinisateurs.

La forme et la taille de l'appendice du labelle
sont souvent spécifiques à l'espèce et peuvent être
de structure assez complexe.

Chez certaines espèces,
l'appendice pourrait imiter les parties des organes
génitaux femelle ;
ces mêmes appendices très complexes de certains
Lepanthes suggèrent certainement cette possibilité.



Caractéristiques microstructurales des fleurs de Lepanthes glicensteinii.
A- Partie centrale de la fleur.
     Gynostème et lames du labelle.
        B- Trichomes (poils glandulaires, osmophores)





















Conclusion 

Je dois avouer que le monde des Pleurothallidinae
m’étonne et me passionne de plus en plus,
en sachant qu'une si petite fleur insignifiante
à l'oeil nu,
a mis en place tout un stratagème trompeur
pour assurer la pollinisation et par la même
la pérennité de l'espèce en sachant gardé les génomes
pures, intacts, afin d'éviter l'hybridation ;
est tout simplement incroyable.


Pollinisation de Lepanthes glicensteinii lors d'une
pseudocopulation d'un moucheron (Diptera: Sciaridae).
Photo : Mario Blanco & Gabriel Barbosa.
 



 Taxonomie Andinia.

 Osmophores, trichomes, élaïophores.

 Comparaison Lths. genetoapophantica