Hommage à tous les professionnels du végétal.

Comparaison Lths. genetoapophantica

et  Lths. horrida.

Texte extrait de l'article 
Molecular Phylogenetics and EvolutionVolume 129,
December 2018, Pages 27-47.
Publier dans Science Direct ELSEVIER
Auteur :
Diego Bogarína, Oscar Alejandro Pérez-Escobar, Dick Groenenberg,
Sean D.Holland, Adam P.Karremans, Emily Moriarty Lemmon,
Alan R. Lemmon, FrancoPupulin, ErikSmets, Barbara Gravendeel.



Des études récentes sur l'évolution des Pleurothallidinae
ont révélées que les Lepanthes ,
avec une estimation de plus de 1200 espèces,
ont rayonné au cours des 2,5 derniers millions d'années
( Pérez-Escobar et al., 2017 ).
De plus,
Tremblay et Ackerman (2001) ont découvert que la dérive génétique
est importante dans la différenciation des populations en raison
de la petite taille de la population et du flux de gènes restreint
commun aux Lepanthes.

De nos jours, en raison de nouvelles études plus poussées
grâce à une évolution technique plus performante toujours basée
sur l'ADN des genres et espèces,
de nouveaux genres et nouvelles espèces sont décrites,
non seulement dans la sous-tribu des Pleurothallinae,
mais dans toute la famille des Orchidaceae.

Il en découle de part ces nouvelles techniques d'analyses
du genre Lepanthes ;
la reconnaissance de trois clades* au sein du genre,
constitué de cinq taxons tous endémiques du Costa Rica
et du Panama le long de la Cordillère Volcanique Central
et de la Cordillère de Talamanca.
Mais au sein de deux clades* sur les trois,
ces mêmes analyses ont également révélées deux espèces
non décrites,
Lths. amicitiae et Lths. genetoapophantica.

                                    Lths. amicitae
                                 
clade Lths maxonii Lths. maxonii
                               ⬊
                                   Lths. nymphalis

                                  Lths. genetoapophantica
                               ⬈
clade Lths horrida ➡ Lths. horrida
                              ⬊
                                 Lths. cameleon
tous sœurs du clade Lths. wendlandii ➡ Lths. wendlandii

Penchons nous maintenant dans le vif du sujet,
la comparaison de Lths. genetoapophantica et Lths. horrida.

Lths. genetoapophantica est morphologiquement similaire
à Lths. horrida.
La paraphylie** des deux échantillons de Lths. genetoapophantica
dans divers analyses soutient une affinité hybride ou une diversité
génétique partagée due à l'ILS*** ou à des polymorphismes
ancestraux.
Cette affinité hybride possible est probablement ancestrale
et non due à une hybridation spontanée réelle car les populations
de Lths. horridaendémiques de la Cordillère centrale du Costa Rica,
sont géographiquement isolés de la Cordillère de Talamanca où
Lths. caméléon et Lths. genetoapophantica sont endémiques.
De plus ;
à ce jour,
il n'y a aucune preuve de variation morphologique entre les
caractères qui distinguent Lths. horrida et Lths. genetoapophantica 
qui pourrait suggérer une hybridation spontanée.
Ainsi,
l'hybridation ancienne pourrait être une hypothèse du regroupement
discordant de ces espèces et pourrait avoir contribué à la spéciation
à travers la formation de nouveaux taxons hybrides.
L'hybridation artificielle chez les Lepanthes est possible,
mais peu d'hybrides naturels ont été documentées ;
probablement en raison du système de pollinisation hautement
spécialisé nommé mimétisme sexuel voir là.

Lths. genetoapophantica est étroitement apparentée
à Lths. caméléon et Lths. horrida,
toutes avec des fleurs rouges similaires.
Lths. genetoaphantica fut confondu avec Lths. maxonii ;
cependant,
après avoir étudié le matériel type,
il a fallu se rendre compte qu'il correspond à l'espèce à fleurs jaunes
la plus proche, Lths. amicitiae.
Par conséquent,
Lths. genetoapophantica fut proposé comme une nouvelle espèce.
Toute fois,
Lths. genetoapophantica est morphologiquement semblable
ou disons plutôt plus proche de Lths. horrida.


Différence entre Lths. genetoapophantica
et Lths. horrida

A/ Pétales transversalement bilobés, linéaires sub-falqués ;
lobe supérieur plus court et plus large que le lobe inférieur,
linéaire, arrondi, le lobe inférieur sub-falqué, acuminé,
arrondi à l'apex chez Lths genetoaphantica,
B/ Pétales transversalement bilobés ovales et dressés ;
lobe supérieur plus large que le lobe inférieur également
plus court chez Lths. horrida.
A

B













A/ Lames du labelle divergentes à l'apex
     pour Lths. genetoapophantica.
B/ Lames du labelle rose-violet, larges,
     couvrant la colonne presque jusqu'à son apex chez Lths horrida.
B
A












Autre différence entre les deux espèces ;
l'appendice du labelle est bien plus court ne dépassant pas l'apex
des lobes du labelle chez Lths. horrida (A & B) ;
alors que chez Lths. genetoapophantica,
cet appendice s'étend au-delà de l'apex des lobes du labelle (C).
Bogarín 272, Bogarín 11489, Bogarín 10644.














Autre différence moins évidente celle-ci entre les deux espèces
se trouve être au niveau des lobes du labelle.
Bogarín 272, Bogarín 11489, Bogarín 10644.
A/B Lths. horrida.
C/ Lths. genetoapophantica.











Lths. genetoapophantica.
Lths. horrida.












Lths.
genetoapophantica
.
Lths. horrida.
Photo : Jorge de la Cruz.
















clade*
groupe monophylétique, branche, groupe.

Paraphylie **
En systématique,
un groupe est dit paraphylétique quand il ne rassemble
pas tous les descendants d'une espèce souche.
Contrairement à la polyphylie,
le groupe paraphylétique est fondé sur une similitude héritée
d'un ancêtre commun (homologie).

ILS***
Le tri de lignées incomplet (incomplete lineage sorting, ILS),
aussi traduit comme tri de lignage incomplet (en abréviation TLI),
décrit un phénomène en génétique des populations où chacune des versions
possibles d'un même gène (allèles) différents coexistent dans la population
de l’espèce ancestrale,
puis sont fixés de manière différentielle dans les populations des espèces
qui en descendent.









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour vos commentaires.
N'hésitez pas à poser vos questions j'y répondrais avec plaisir.