Pleurothallidinae: Dracula et pollinisateurs

Si l'expression " on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre "
est vraie ;
pour les Dracula l'expression serait plutôt
" on attrape les mouches avec des champignons ".
L'évolution adaptative des Dracula est poussée à l’extrême
pour correspondre aux besoins de leurs pollinisateurs.

Les pollinisateurs :

De l'ordre des Diptères dans la famille des drosophilidae,
les pollinisateurs des Dracula sont de petites mouches du genre :

- Drosophila sp.
- Hirtodrosophila sp.
- Zygothrica

Ces diptères ont la particularités de pondre leurs œufs
sur des champignons dont les larves s'en nourrissent.

Un arsenal bien rodé :

Afin d'attirer leurs pollinisateurs,
les Dracula ont mis en place des stratagèmes
poussés à l’extrême afin d'être pollinisé.

Les couleurs des sépales font pensées
à la couleur de bois en décomposition ;
de plus,
les fleurs possèdent des appendices permettant de loin,
d'orienter le pollinisateur vers le centre
de la fleur.

Non content de ces subterfuges,
les Dracula ont poussés à l’extrême un mimétisme fongique.
En effet,

le labelle de la fleur imite
un champignon,
aussi bien dans la forme,
la texture que la fragrance.
Cette ressemblance est si
élaborée,
que même les lames (feuillets)
y sont représentées.

Par ce mimétisme,
le labelle attire les mouches persuadées d'avoir à faire
au champignon et y pondent leurs œufs assurant
la pollinisation de la fleur.

Par contre,
nous pourrions dire que les Dracula sont cruels
car une fois fécondée,
la fleur fane faisant dépérir œufs et larves de la mouche trompée.

Ce mimétisme fongique est un exemple de pollinisation trompeuse
qui exploite une relation entre les champignons et les insectes
pollinisateurs des Dracula.
Ce mimétisme du labelle avec un champignon est unique
dans le monde végétal (à ma connaissance) et montre bien
la capacité d'évolution des orchidées.

Dans le monde des orchidées,
il existe d'autres exemples de mimétisme,
de pollinisation trompeuse tout aussi incroyable
que fascinante.