Hommage à tous les professionnels du végétal.

CULTURE : arrosage & vaporisation




- L'arrosage :

Voilà un chapitre assez délicat.
Bien souvent, lors d'expositions,
on me pose la question suivante:
" On m'a dit d'arroser mon orchidée une ou deux

   fois dans la semaine,
   mais elle a tout de même pourri ( ou desséché) ".
Ou bien :
" Combien de fois doit on arroser les orchidées

   et quelle quantité d'eau leur donner, un verre ? "
Un verre, oui, mais de quelle taille ?

Nous mettons au défi quiconque de pouvoir répondre
à ces questions, non pas en généralisant,
mais avec certitude,
sans avoir préalablement vu l'environnement
et le milieu de culture.
Si la réponse reste basée sur la théorie en tenant compte

d'une généralité,
vous savez tous comme moi qu'elle ne reflète pas forcément
le besoin réel de la plante.
En clair,
la fréquence d'arrosage est en fonction de :
- l'environnement de culture ( extérieur ou intérieur)
- du milieu de culture
- de la température
- de l'aération
- de la luminosité
- de l'activité du végétal
- de l'espèce
- la taille du pot
Bref,
beaucoup de paramètres qui détermineront la fréquence
des arrosages.
Pour être franc avec vous,
je dirais qu'il n'y a qu'une seule méthode pour connaître
le juste arrosage, elle s'appelle le feeling, l'observation.
Ainsi j'arrose environ une fois par semaine pour les plantes

en pot ( en serre),
alors que d'autres sur leur site de culture arrosent tous les jours.
Pour les Masdevallia
en théorie,
le milieu de culture ne doit jamais sécher,
mais rester humide.
Il est difficile de trouver un terme pour définir la quantité
d'humidité résiduelle dans le milieu de culture après arrosage !
Bien frais ?
Très humide ?
Bien humide ?
Humide sans excès ?
Laisser plutôt sécher le milieu,

du moment qu'il reste frais sans plus, car l'arrosage,
même s'il doit être important,
peut devenir très vite néfaste pour la plante.
Il faut savoir que les orchidées, toutes confondues,

dépérissent plus vite d'un excès que d'un manque d'eau.
 La tendance serait de sur-arroser.

Évitez de faire pénétrer de l'eau dans les gaines foliaires
quant vous arrosez,
car contrairement à d'autres Pleurothallidineae,
l'annulus est très bas sur la tige ( au niveau du milieu de culture).
Si l'eau y stagne trop longtemps, elle fera pourrir la tige.
L'eau idéale ne doit pas être minéralisée.

Utilisez l'eau de pluie préalablement filtrée et laissez reposer
quelques jours dans un fût en plastique plutôt qu'en métal
pour éviter que l'eau ne se charge en oxyde de fer
ou en autres minéraux.
En règle général, ne pas arroser sur les jeunes pousses.


Le rôle de l'eau :
L'eau est en masse le constituant le plus important des tissus

de la plante ( 70 à 95% selon les espèces et les organes).
Elle joue de nombreux rôles dans la vie de la plante:

- RÔLE MECANIQUE :
  elle est responsable de la rigidité des tissus frais
  (turgescence).

- RÔLE PHYSIOLOGIQUE :
  elle permet le transport des éléments nutritifs
  dissous (sève brute) et des produits du métabolisme
  (sève élaborée).

- DANS LA PHOTOSYNTHESE :
  l'eau est nécessaire à l'élaboration de la matière
  organique qui va constituer les "matériaux" de la plante

  (parois, membranes...).
L'équation suivante résume ce phénomène.



                                  lumière
eau + gaz carbonique ------------- hydrate de carbone + oxygène

H2O          CO2                                     C6H12O6             O2


Si vous n'avez pas la chance de pouvoir récupérer

de l'eau de pluie et que votre eau d'arrosage provient du robinet,
voici quelques conseils.


L'eau calcaire :
Vous pouvez utiliser de l'acide oxalique ou du jus de citron
afin diminuer le pH de l'eau.
Si votre eau est trop calcaire,
un dépôt blanchâtre se formera sur le collet,
le bord du pot ou sur les supports de culture.
Le problème avec le calcaire est qu'il augmente le PH

(diminution de l'acidité du sol) et obstrue les racines
empêchant ainsi la plante d'absorber l'eau et les sels minéraux.
Ne jamais utiliser l'eau issue d'un adoucisseur ;

elle contient du chlorure de magnésium.
Toujours laisser reposer l'eau du robinet ( problème de chlore ).
L'idéal est de pouvoir contrôler le PH de votre eau à l'aide

de testeur que l'on utilise en aquariophilie.

 
- La vaporisation :
Un chapitre qui fera frémir les âmes sensibles.

Nous sommes tous d'accord pour dire que la vaporisation
est une technique utilisée pour augmenter le taux d'hygrométrie
de l'air ou pour rafraîchir les plantes (bassinage).
Hors, ce taux ne doit jamais descendre sous 65%,

il se situe plus souvent entre 75 et 92%,
pour ce faire,
les vaporisations ce font a l'aide d'un fog systhème.
En été, en culture extérieure, je fais des vaporisations

(quand cela est possible, suivant mes horaires de travail)
seulement lors des journées très chaudes ( 30 à 35°C),
pour rafraîchir les plantes,
ce qui veut dire que bien souvent le taux d'hygrométrie
se situe entre 35 et 65% sans causer de dommages aux plantes.
j'ai pu remarquer que des vaporisations trop importantes

avaient tendance à faire pourrir les tiges.
Aussi,
cette vaporisation doit être la plus fine possible
afin d'éviter la stagnation de l'eau dans les gaines foliaires.
Plutôt qu'une vaporisation régulière,

il serait préférable de baigner les plantes la nuit
dans un environnement de bruine,
puis de les laisser sécher durant la journée.
En discutant avec d'autres passionnés de Masdevallia,

il m'a paru important de spécifier que l'eau de vaporisation
doit être tempérée,
même si certains y ajoutent de la glace ou la mettent tout
simplement d'abord au réfrigérateur.
Il vaut mieux ne pas utiliser une eau trop froide pour éviter

un choc thermique ou l'apparition de tâches sur le feuillage.
De plus,
les stomates des feuilles vont s'ouvrir totalement juste
après la vaporisation et si la température après l'évaporation est
trop élevée ( le temps que les stomates se referment),

la transpiration pourrait être trop importante risquant
une déshydratation de la plante.


On appelle " bassinage " le fait d'arroser les tablette ou les allées
d'une serre sans vaporiser le feuillage.
Cela permet de rafraîchir l'intérieur d'une serre par exemple,

sans favoriser l'apparition de maladies cryptogamiques dues
à une vaporisation trop fréquente.










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