Hommage à tous les professionnels du végétal.


Le labelle, "ça bouge".


Pour certains genres,
le labelle a la particularité de se mouvoir si un pollinisateur
le touche ;
dans ce cas, nous parlons non pas d'un labelle passif,
mais bien d'un labelle actif,
car c'est n'est pas le pollinisateur qui meut le labelle,
mais bien la plante ;
le pollinisateur lui, n'en n'est que la cause.
Ce mouvement,
de la position basse vers une position haute,
permet de plaquer le pollinisateur contre la colonne afin de
favoriser l'échange des pollinies en les collant sur son corp.
Ce mouvement est relativement rapide.
Le labelle reprend sa position initial après
un certains temps en fonction du genre ou espèce
afin de libérer l'insecte.
Ce mouvement, du bas vers le haut ;
peut également s'effectuer chaque soir
en fermant la colonne et à l'aube dans le sens inverse
pour redégager cette dernière.

Position basse.












Mouvement du bas vers le haut.












Le mouvement du labelle est rendu possible par le relâchement
de sa longue charnière ou griffe en forme de sangle,
faisant ainsi fléchir le labelle vers l'arrière,
lui donnant un mouvement vers le haut contre le gynostème.

Position haute.

































Credit schéma : Icones Pleurothallidinarum.


Comment cela fonctionne :

Je vais essayer de rester simple.

les cellules de la charnière en contact avec le pied du gynostème
sont en pression de turgescence car gonflées d'eau,
exerçant ainsi une pression à la base de la charnière ;
sous le poids d'un insecte ou juste un mouvement
d'appui sur le labelle,
ces cellules sont comprimées et perdent leur eau stockée
notament dans les vacuoles ;
phénomène appelé plasmolyse, processus par lequel l'eau quitte
les cellules végétales.
Ce phénomène permet au cytoplasme et à la membrane plasmique
de se rétracter de la paroi cellulaire perdant leur rigidité,
la conséquence est un relâchement de la charnière
ce qui place le labelle en position haute contre le gynostème.
À l'inverse ;
après un certain temps ("le temps de refaire le plein d'eau"),
ces cellules se "gonflent" à nouveau d'eau c'est le phénomène
l'eau de l'environnement extérieur pénètre dans les cellules,
ce qui crée à nouveau une pression dturgescence,
entrainant à nouveau une rigidité des cellules plaçant
le labelle en position basse.

La plasmolyse et la déplasmolyse sont provoquées par
le phénomène d'osmose.

Il faut également savoir que le mouvement dépend
du degré de rétention en eau du milieu de culture ;
si le milieu de culture est relativement sec,
l'osmose ne pourra se faire correctement,
par conséquent la déplasmolyse.

Un labelle mobile avec un mécanisme de mobilité différent
(pas simplement passif) s'est développé indépendamment
dans deux autres genres de Pleurothallidinae,
le genres Condylago (Stelis) et Acostaea.


Petit truc :
Pour le bon fonctionnement de mouvement du labelle,
il est important que le milieu de culture est la bonne
rétention d'eau.
Pour l'avoir vécu après une absence de quelques jours ;
j'ai pu constater que si le milieu de culture se trouve être trop sec,
la déplasmolyse ne peut se faire correctement,
laissant donc le labelle en position haute ;
après arrosage, le labelle a reprit sa position basse
au bout de quelques minutes.

De même, si le labelle de votre plante reste toujours
en position haute,
cela pourrait correspondre à un manque d'arrosage
empêchant les cellules d'êtres en pression de turgescence,
cela pourrait être un bon indicateur de l'état hydrique de la plante.

















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