Hommage à tous les professionnels du végétal.

Culture générale des Pleurothallidinae



Si je suis en fervent passionné de Masdevallia,
il n'a pas été très long de m'orienté également vers les
autres genres de Pleurothallidinae,
leur culture est en tout point ou du moins
très proche de celle des Masdevallia.
Voici un condensé se rapportant à cette culture.



Culture générale
des Pleurothallidinae.

Il n’est pas facile de faire une généralité pour ce qui est
de la culture des Pleurothallidinae.
En effet ;
dans ce vaste sous-tribu soit plus de 4000 espèces,
ce qui représente 16% des Orchidaceae ;
il existe une multitude de besoins spécifiques
à tel ou tel genre ; 
voir même dans un genre, à telle ou telle espèce.

Je vais essayer de vous faire un condensé des règles
et vous donner les plus importantes à connaitre :

Les Pleurothallidinae croissent du niveau de la mer
à plus de 3000 mètres d’altitude,
Du Nord du Chili jusqu’au Mexique,
ce qui correspond à une diversité climatique assez importante
du à la longitude, latitude et altitude des stations.
De plus ;
la Cordillère des Andes forme des vallées et plaines
aux climats diverses et variés en rapport à leur orientation
(Nord ; Sud etc.…) leur altitude, longitude et latitude.


Répartition géographique des Pleurothallidinae.



Une règle plus ou moins commune à chaque station :
Les Pleurothallidinae baignent dans un climat humide
de nuages et de bruine,
cela est du à l’air chaud et humide de la mer ou des vallées
qui remonte le long des pentes.
Sous l’effet de la température plus froide en altitude
(en moyenne moins 1°C tous les 100/150 mètres),
l’humidité de l’air se condense en brouillard
et nuage (précipitation horizontale).
Par conséquent,
l’hygrométrie de nuit devrait être plus importante
que celle diurne.
A cette particularité,
s’ajoutent les données climatiques
(pluviométrie ; température ; ensoleillement)
vous donnant une moyenne très variée.
Vous pouvez vous faire une idée sur la spécificité
d’un besoin propre à l’un ou l’autre Pleurothallidinae ;
plus de froid ; plus ou moins d’eau ;
voire même de courtes périodes plus sèches
(Amérique centrale) ;
plus ou moins de lumière ; etc. 



Petalodon collina ex. Masd. collina in-situ au Panama.


La règle d’or :
Chez la plus part des plantes rhizomateuses,
le rhizome sert d'organe de réserves
permettant une période de latence,
ce rôle chez les Pleurothallidinae est inexistant,
ou presque, vu sa taille et leur mode végétatif.
Toutefois ;
chez certains Pleurothallidinae,
ce rôle peut être joué par les feuilles comme
c'est le cas pour Acianthera teres.

Pour bien comprendre :

Nous savons qu'en botanique la définition d'une tige
est la suivante :
- organe dressé (donc à géotropisme négatif)
qui croît à l'opposé de la racine.
Elle porte des feuilles et des bourgeons,
ces derniers pouvant évoluer en rameaux ou en fleurs.
La tige, ramifiée ou non,
est toujours le support des feuilles et des fleurs.
En terme morphologique,
la tige est également appelée axe.
Mais dites moi,
n'est ce pas là une définition qui convient à notre rhizome ?
Mais oui !
Le rhizome n'est ni plus ni moins (tout comme chez l'arbre),
une tige, certes souterraine,
mais une tige tout de même.
Chez les Pleurothallidinae,
il définit le développement de la plante :
- rhizome compact très peu traçant,
  formant des touffes compactes,
  plus difficiles à diviser.
- rhizome traçant rampant,
  formant des touffes très aérées.
- rhizome traçant grimpant,
  formant des touffes en échasse,
  c'est à dire que chaque nouvelle pousse
  se développe plus haut que la précédente.


Le rhizome définit également la vigueur de la plante,
c'est pour cette raison que lors de la division, 
il est impératif d'avoir au minimum entre cinq et dix feuilles,
car le nombre de feuille définit la taille du rhizome
par conséquent la vigueur de la division.


A savoir :
Dr. Ir. Kronenberg
(Traduction d'un texte de L. Busschot)
En général les plantes métabolisent le CO2
pendant la journée tout en relâchant
de l'oxygène et de l'eau.
Elles régulent l'évaporation de l'eau en ouvrant
ou fermant leurs stomates en fonction de la quantité
d'eau présente.
Mais si les plantes ne se dessèchent pas aussi rapidement,
leur croissance est plus lente puisqu'elles ont moins
de CO2 à leur disposition.

Les Pleurothallidinae
(comme la plus part des plantes tropicales st subtropicales)
s'adaptèrent aux nouvelles conditions climatiques
en ouvrant leurs stomates la nuit,
seul moment où l'humidité était plus importante.
Le CO2 présent était temporairement transformé en acide
malique et stocké dans les cellules des feuilles.
Ce n'est que pendant la journée que l'acide malique aidé
par l'énergie solaire était transformé en sucre ;
photosynthèse des plantes CAM,
pour Crassulacean Acid Metabolism
= métabolisme acide des Crassulacées.
Pour que le pH au sein des cellules ne soit pas trop modifié,
il a fallu que la plante en augmente le nombre,
ce qui explique l'épaisseur des feuilles des Pleurothallidinae.
L'inconvénient principal de cette respiration est son manque
de productivité puisqu'elle a un rendement de 1%
de la respiration diurne.
Ce qui semble vouloir dire que les Pleurothallidinae ont survécu
au détriment de leur vitesse de croissance.
Tous les pleurothallidinae n'ont pas de feuilles épaisses mais
ceux qui en possèdent croissent moins difficilement
que les autres ;
car dans les vallées amazoniennes,
durant la période glaciaire ;
le boisement n'était pas uniforme ;
il existait des endroits boisés,
certains ressemblaient aux savanes,
tandis que d'autres étaient désertiques.

Ces adaptations leur restèrent lorsque les températures
devinrent plus clémentes et qu'ils reconquirent les flancs
des montagnes.
Il est un fait presque certain, 
ces modifications sont apparues après plusieurs périodes
glaciaires.
On sait que ce phénomène naturel apparaît de façon cyclique
et que chaque période contribue à une meilleure adaptation
à la sécheresse.
Il est difficile d'établir les conséquences de tout ceci
sur la culture des Pleurothallidinae car :
- Nous ne savons pas à partir de quel taux d'humidité
  les plantes changent leur façon de respirer ;
- Toutes les espèces ne procèdent pas à ce changement
   au même degré d'hygrométrie.
Il est certain que les pleurothallidinae à feuilles épaisses,
de par leur respiration nocturne,
ont un développement plus rapide que les autres dans
une atmosphère plus ou moins sèche.
Si l'on ne sait pas à quel moment les plantes sont passées
au système moins productif d'absorption du CO2,
il serait préférable en théorie,
d'attendre la fin de la journée pour les arroser.

Toutefois,
suite à de récentes recherches (publiées en 2009),
toutes les espèces de la sous-tribu des Pleurothallidinae
ne sont pas qu'en métabolisme CAM.


Voir Pleurothallidinae en CAM ou C3

Culture :

= Type de culture
Les Pleurothallidinae sont soit
- Epiphyte
- Lithophyte
- Terricole
Par conséquent,
le type de culture peut être soit en pot plastique ajouré,
soit en pot de terre ce qui permet de maintenir une température
plus fraiche au niveau des racines,
soit monté sur plaque de tout type
( plaque de liège, fanjan, etc.),
soit en panier comme pour les Dracula.

Masd. glandulosa en pot ajouré.

 

 
Lepanthes calodictyon sur fanjan.


= Milieu de culture

1/Culture en pot
- Ecorce de pin
- Perlite ou vermiculite ou bille de polystyrène
- Charbon de bois
- Sphaigne
La proportion des différents composants est en fonction
des fréquences d’arrosage,
de l’environnement du site de culture,
des besoins propres aux genres ou espèces voir là.
La granulométrie du milieu de culture est en général
de 5 mm à 9 mm ce qui correspond bien pour la plus part
des Pleurothallidinae.
Certains cultivent en sphaigne pure
comme pour les Dracula.
Dans ce cas,
il faut faire attention au tassement de cette dernière
au fil des arrosages.

Il est possible de mettre une couche de drainage
dans le fond des pots.

Ceci est un compost idéal pour la culture
des Pleurothallidinae.
- 4 parts d'écorce de pin granulométrie moyenne
  ( environ 5 mm )
- 3 parts de charbon de bois fin
- 1 part de perlite
- 1 part de sphagnum (en fonction de l'espèce)
- 1 part de polystyrène fin
- facultatif, vous pouvez également ajouter 2 à 3 parts 
de fougère arborescente (fanjan) finement hachée.
nous rajouterons plus ou moins de sphaigne selon le genre
ou l'espèce et selon la rapidité de sèchage du milieu de culture.

Ceci est un milieu de culture idéal pour la culture des Masdevallia
et assimilés dans des pots en terre.
- 60 % d'écorce de pin d'une granulométrie un peu plus grosse
  (environ 8mm).
- 20 % de charbon de bois (même granulométrie).
- 20 % de sphaigne.
Ce milieu est passe partout et très drainant.

La granulométrie dépend également de l'épaisseur
des racines suivant les genres et espèces :

- très fin.........granulométrie fine inférieur à 5 mm
- fin...................granulométrie de 5 mm
- moyenne.........granulométrie de 5 mm à 12 mm.
- grosse.............supérieur à 12 mm. 
La granulométrie influe également
sur le développement racinaire, ainsi ;
pour de jeunes plantes il serait préférable
d'avoir une granulométrie fine.
toutefois,
il faut savoir que plus la granulométrie est fine,
plus le milieu de culture est rétenteur d'eau. 


2/ Culture sur plaque, dite « montée »
De la sphaigne à la quelle vous pouvez rajouter
des aiguilles de pin.
De la mousse rase du genre de celle qui pousse
sur les murs intérieurs des serres.



Acinopetala chontalensis sur plaque de fanjan.

Il faut savoir que dans ce vaste sous-tribu,
Beau nombre de Pleurothallidinae ne supportent pas
une culture autre que montée sur plaque ou en panier
de par leur mode de floraison (Dracula)
ou leur système racinaire voir leur mode de développement
comme pour Spectaculum racemosum au rhizome traçant ou
Byrsella caesia qui pousse la tête en bas.



Byrsella caesia ex. Masd. caesia.


= Arrosage
Un des paramètres de culture les plus délicat.
Si le milieu de culture ne doit jamais être totalement
sec sous peine d’avoir un bloquage des racines,
il est important de ne pas sur arrosé car la plus part
des Pleurothallidinae craignent les excès d’arrosage
qui a pour effet un pourrissement des racines ;
ce qui est paradoxal pour des plantes qui croissent
dans un environnement très humide,
mais dont les racines se développent (dans la plus par des cas);
dans pratiquement aucun substrat si ce n'est
dans une fine couche de mousse.

Développement d'un système racinaire
sur branche d'un Masdevallia in-situ.

Il y a toujours des exceptions comme par exemple
en Amérique centrale au Costa Rica ;
où en hiver les précipitations ne sont pas
très abondantes (contrairement aux idées reçues),
faisant place à des périodes plus sèches ;
mais en sachant que les nuits sont humides
du a l'effet de condensation de l'air humide. 

La fréquence d'arrosage est en fonction de :
- l'environnement de culture ( extérieur ou intérieur)
- du milieu de culture
- de la température
- de l'aération
- de la luminosité
- de l'activité du végétal
- de l'espèce
Bref,
beaucoup de paramètres qui détermineront la fréquence
des arrosages. 
Pour être franc avec vous,
je dirais qu'il n'y a qu'une seule méthode pour connaître
le juste arrosage,
elle s'appelle le feeling, l'observation.
Ainsi j'arrose environ une fois par semaine (en serre),
alors que d'autres sur leur site de culture arrosent
tous les jours.
Pour les Pleurothallidinae,
en théorie, le milieu de culture ne doit jamais sécher,
mais rester humide.
Il est difficile de trouver un terme pour définir
la quantité d'humidité résiduelle
dans le milieu de culture après arrosage ;
- Bien frais ? 
- Très humide ? 
- Bien humide ? 
- Humide sans excès ? 
Laisser plutôt sécher le milieu,
du moment qu'il reste frais, sans plus ;
car l'arrosage même s'il doit être important,
peut devenir très vite néfaste pour la plante.

Il faut savoir que les orchidées,
toutes confondues ;
dépérissent plus vite d'un excès que d'un manque d'eau.
Evitez de faire pénétrer de l'eau dans les gaines foliaires
quand vous arrosez, pour exemple les Masdevallia :
car contrairement à d'autres Pleurothallidineae,
l'annulus est très bas sur la tige
( au niveau du milieu de culture ou quasi ).
Si l'eau y stagne trop longtemps,
elle fera pourrir la tige.
Lors des arrosages,
il est très important de ne pas mouiller les jeunes pousses
très sensibles.
L'eau idéale ne doit pas être minéralisée et surtout pas calcaire.
Utilisez l'eau de pluie préalablement filtrée
et laissez reposer quelques jours dans un fût en plastique
plutôt qu'en métal pour éviter que l'eau ne se charge
en oxyde de fer ou en autres minéraux.


= Fertilisation
Les Pleurothallidinae ne sont pas très gourmands ;
il sont classés en catégorie I sur l'échelle de Pennigsfeld.
Il faut tout de même avoir un suivi de fumure
et suivre quelques règles lors des apports.
Toutefois,
Mr. Portilla D'Ecuagenera préconise une fertilisation
hebdomadaire pour bon nombres de Pleurothallidinae.
Ces apports ne devraient pas êtres de plus de 100ppm
en moyenne pour un engrais type 20/20/20
( soit 2 ml par litre d'eau = 100 ppm de N ).
Certains font un apport à chaque arrosage en diluant
au double d'eau, soit 50ppm voir moins,
et ceci toujours avec un engrais type 20/20/20
( soit 1 ml par litre d'eau = 50 ppm de N ).
Pour l’utilisation d’un EC,
la salinité de l’eau ne devrait pas être supérieur à 200µS.
Personnellement,
je fertilise une fois par semaine deux fois de suite,
Puis arrosage à l’eau pure pour laver le milieu de culture,
Soit en récapitulant :
100 ppm maximum une fois par mois
soit 156 µS environ
ou ;
50 ppm soit 78 µS environ à chaque arrosage
trois fois de suite,
puis rinçage au quatrième et cinquième arrosage.
(1ppm = 1.56 µS moyenne).

- Ne jamais donner d'engrais si le milieu de culture est sec
   pour deux raisons très importantes :
- La première, est que l'apport risque de brûler les racines.
- La deuxième raison, est due au phénomène d'osmose,
  phénomène traduisant les échanges entre deux milieux
  de concentrations différentes
  ( le moins concentré vers le plus concentré ) et séparés
  par une membrane perméable ou semi-perméable
  ( c'est à dire perméable sur une face seulement ).
  La circulation de l'eau et des particules de très petites
  tailles (ions, sels minéraux dissous) qu'elle contient
  s'effectuera par conséquent du milieu le moins concentré
  (ou milieu hypotonique) vers le milieu le plus concentré
  ( ou milieu isotonique ).
  Par conséquent,
  si la concentration est plus importante dans le milieu
  de culture par rapport à la concentration
  dans la plante, 
  nous pourrions dire en simplifiant,
  que l'osmose s'effectue dans l'autre sens.
  En fait, sans entrer dans les détails,
  ce phénomène appelé " exorption " est effectué
  par la plante afin de diluer la concentration
  plus importante contenue dans le milieu de culture,
  par rapport à la concentration contenue dans la plante.
  Le danger de ce phénomène est le risque
  de déshydratation de la plante. 

- Je vous déconseille (peut être à tort),
  l'emploi d'engrais en granulés à dissolution lente.
  En effet,
  les apports d'engrais s'obtiennent par dissolution
  du produit à chaque arrosage ;
  vous n'aurez aucun contrôle de l'apport effectué.
  De plus,
  cet apport risque d'être trop important surtout
  si vous devez arroser souvent.

- En règle générale,
  l'apport d'engrais en été et en hiver,
  est un ternaire type 1/1/1,
  donc assez faible en macro-éléments.
  Malgré cela, si les températures sont 
  supérieures à 25°C en été (repos végétal),
  j'arrête tout apport.

- Je vous conseille de faire de temps à autre,
  des apports complémentaires d'azote 
  afin de rééquilibrer cet élément qui pourrait faire
  très vite défaut aux plantes.
  Ce risque de manque d'azote est du à l'absorption
  de ce dernier par des micros organismes
  ( bactéries, amibes... ) contenus naturellement
  dans l'écorce de pin. 

- Je conseille également de faire des apports;
  toujours modérés, de complexes d'oligo-éléments.
  Des apports réguliers de thiamine (vitamine B1) s'avèrent
  être un très bon déstressant ;
  conseillé également après le rempotage ou l'acquisition
  d'une nouvelle plante ainsi qu'un excellent complément
  en potassium pour augmenter la résistance des plantes
  avant l'été et l'hiver.

- S'il est vrai que les Pleurothallidinae n'ont pas
  de période de repos ;
  il faut savoir qu'en été
  (dans le contexte du site de culture chez mois),
  leur croissance peut se trouver être ralentie
  du à la chaleur,
  c'est pour cette raison que le besoin en engrais
  se trouve de ce fait, différent.

Connaitre la dose d'emploi exacte de votre engrais :
Il suffit de diviser le premier chiffre de votre engrais par 5,
le chiffre obtenu vous donne le nombre de litre d'eau
à utiliser pour 1 ml ou 1 gramme d'engrais
afin d'obtenir la dilution 1/8...
Exemple :
pour un engrais liquide 20-20-20 :
20 : 5 = 4
il faudra donc utiliser 1 ml d'engrais pour 4 litre d'eau
pour obtenir la dilution 1/8.
Diminuer la quantité d'eau par 2 pour obtenir
la dilution 1/4 et par 4 pour obtenir la dilution ½
et par 8 pour obtenir la dilution normal.


= Hygrométrie
L’hygrométrie ne doit jamais être inférieur à 65%
voir d’avantage pour les plantes montées sur plaque.
Il serait bon que le taux d'hygrométrie soit plus important
la nuit que le jour.


= Ventilation
La ventilation doit être est d'une grande importance
vu l'environnement très humide,
mais elle ne doit pas assécher le milieu de culture
trop vite.
la ventilation pour les Pleurothallidinae
est primordiale,
cela évite la pourriture en mettant l'air en mouvement.


= L'aération
L'aération est importante a fin de renouveler l'air vicié
toujours en rapport à la forte humidité.



= Lumière (éclairage)
Par éclairage,
nous entendons apport de lumière,
qu'elle soit naturelle ou artificielle.
Il ne faut pas confondre durée et qualité de la lumière.
- Par durée lumineuse,
  on sous entend l'apport journalier de lumière
  (naturelle ou artificielle) pouvant être complété
  si besoin par un éclairage artificiel.
- Par qualité de lumière ( intensité lumineuse),
  on sous entend la puissance d'émission lumineuse naturelle
  ou artificielle à laquelle les plantes sont soumises.

- Par exemple :
Pour un apport de lumière de 7000 lux
(le besoin moyen des Pleurothallidinae est de 4000 à 8000 lux),
il est conseillé d'avoir une durée de 12 heures d'éclairage.
Si l'apport lumineux correspond à 7000 lux
pendant seulement 8 heures,
vos plantes risqueront de manquer de lumière.
Si cet apport s'effectue sur une durée de 15 heures,
vos plantes auront trop de lumière.
Dans le cas où l'apport serait de 15000 lux par exemple,
sur une période de 5 heures,
les plantes recevront une intensité lumineuse
bien trop importante,
même si la durée est relativement courte.
En conclusion,
nous pouvons dire que l'intensité lumineuse est intimement
liée à la durée lumineuse,
en sachant qu'elle correspond aux besoins physiologiques
et métaboliques de la plante.
Ce n'est pas parce que l'on augmente l'intensité lumineuse
que l'on pourra diminuer la durée lumineuse et vice versa.

- Par lumière artificielle,
  on sous entend un apport lumineux émis par une source
  lumineuse autre que le soleil.
  Pour savoir si vos Pleurothallidinae ont suffisammant
  de lumière,
  il suffit de contrôler l'aspect du feuillage.
  Trop de lumière, et le feuillage jaunit,
  pouvant même devenir rougeâtre,
  pas assez de lumière, et il prendra une couleur vert foncé.
  Le besoin théorique des Pleurothallidinaese situe
  entre 8000 et 22000 lux ;
  mais là encore,
  il y a des exceptions comme certains Masdevallia
  (Masd. civilis ; Masd. bonplandii ; Masd. coriacea
  poussant dans des zones semi-arides et exposés aux chaleurs
  extrêmes de la mi-journée.
 Si dans leur milieu naturel ( vu la latitude),
 les Pleurothallidinae ne connaissent pas trop d'écart
 de durée de luminosité entre l'hiver et l'été,
 chez nous cet écart est très important, 
 d'où la nécessité d'effectuer un apport complémentaire
 de lumière artificielle.
- La fréquence clair/obscure serat de 12 heures.

Calculer les lux : ( a l'aide d'un appareil-photo)
Réglez la senssibilitée de la pellicule à 200 asa
et celle de l'obturateur à 1/125 seconde.
Tenez une feuille de papier blanc là où vous voulez
connaître la luminosité.
Le viseur ne doit montré que du blanc.
Réglez la bague d'ouverture de diaphragme jusqu'à ce que
l'exposition désirée apparaisse au photomètre.

ouverture
du               4        5.6         8       11         16         22
diaphragme

lux             685     1338     2675   5350    10700    21400


Luminosité approximative à Bogota (Colombie)
d'après le Dr.H.G. Kronenberg.
Le schéma est donné en joule.
En sachant que 50 joules est équivalant à 1250 lux ; 
il est facile de calculer le taux de lumière
perçu par les Pleurothallidinae.
Il faut également tenir compte d'un ombrage
approximatif de 20% ou à 80% de rayonnement solaire
(tableau ci-dessous),
dû aux arbres et d'autres paramètres cités
dans le texte ci-dessous.

Données en lux, avec et sans ombrage à 80% soit 20%
de filtration du rayonnement solaire.

Il n'est pas facile d'avoir une idée précise sur la quantité
ou durée de luminosité (ensoleillement) auquel
les Pleurothallidinae sont exposées ;
car elle dépend de la localisation de chaque plante
et diffère selon l'environnement :
- Orientation des plantes sur les crêtes 
  où dans les pentes de montagne.
- Localisation dans où sous les arbres 
  ou arbrissaux qui produisent de l'ombre.
- Localisation dans les couvertures nuageuses 
  ou le brouillard.
- L'altitude où elles croissent 
(filtrage du rayonnement solaire).
Tous ces paramètres influencent l'apport en durée
et qualité de lumière.
Vous pouvez constater,
que la moyenne de luminosité sans ombrage est de 7583 lux 
et avec ombrage de 6067 lux.
Nous pouvons donc affirmer sans erreur, 
que les Pleurothallidinae ( içi une étude pour les Masdevallia )
croissent dans un milieu lumineux dont la fourchette
se situe entre 6000 et 9000 lux avec toutefois des baisses
allant jusqu'à 5000 lux et des pics de 9250 lux 
(d'exposition relativement courte) dans l'année où cette
étude à été faite par le Dr.H.G. Kronenberg.
L'éclairage théorique pour les Masdevallia 
se situe entre 6000 et 10000 lux sans 
soleil direct (sauf exception) dans la nature.
Cependant, 
certaines espèces ont un besoin de lumière bien
plus important allant jusqu'à plus de 20000 lux ;
et pas seulement chez le genre Masdevallia,
mais dans la sous-tribu des Pleurothallidinae.

Dracula chestertonii.



= Température
Si les Pleurothallidinae sont de culture dite froide,
il faut savoir qu'il y a trois niveaux de température (en gras)
et pour les puristes, cinq :
- Chaude...................jour : 20°C à 27°C nuit : 11°C à 18°C.
- Tempérée chaude.......jour 18° C à 25°C nuit : 10°C à 15°C.
- Tempérée................jour : 12°C à 20°C nuit : 8°C à 13°C.
- Tempérée froide..........jour : 12°C à 18°C nuit : 8°C à 11°C.
- Froide...................... jour : 10°C à 16°C nuit : 5°C à 12°C.

En théorie,
la température paraît un critère très important
pour la culture des Pleurothallidinae
En pratique, elle influe sur la technique de culture,
l'induction florale ou le développement des boutons floraux
ainsi que sur la croissance des plantes.
L'influence qu'exercent les fortes chaleurs
sur les Pleurothallidinae ;
est de ralentir,
voire stopper le développement des plantes,
phénomène tout à fait normal ;
car pour s'en protéger,
les plantes diminuent leur activité (repos végétal).
Le brunissement apical des feuilles est également un signe
de températures trop importantes.

Pour obtenir de la fraîcheur
(baisse des températures surtout en été),
il faut ouvrir les ouvrants du toit ;
bassiner ;
instaler une climatisation ;
vaporiser ;
ou installer un " cool système " ou insuffler l'air frais
dans la serre durant la nuit.


Acianthera pubescens.


= L'induction florale
La floraison des Pleurothallidinae
n'est pas toujours facile.
Lors de discussions avec d'autres passionnés,
il m'a souvent été rapporté que le " coup du frigo "
ne fonctionnait pas toujours bien.

En effet,
ce sont les écarts (amplitude) de températures
(pas forcément le froid) qui induisent la floraison.
Pour cette raison,
il est important de faire chuter les températures nocturnes
d'un minimum de 10°C suivant l'espèce.

Il me paraît important de vous citer l'exemple de Masd. ignea
en fleur au mois de juillet,
car la température nocturne (11°C) était vraiment très basse
par rapport à la température diurne (27°C).
Cette amplitude (de 16°C)a eu pour effet d'induire la floraison.
Si vos Pleurothallidinae ne fleurissent pas,
cela est bien souvent du au manque d'amplitude thermique ;
d'un manque de lumière.
De plus, et en complément,
vous pouvez également faire des apports d'engrais phosphoré ;
mais attention,
l'engrais seul ne fera pas fleurir vos plantes,
le phosphore est un élément indispensable à la plante
pour la formation de boutons floraux,
mais en aucun cas il est un inducteur à la floraison.
Pour simplifier, votre plante, quelle que soit cette dernière,
doit recevoir " l'ordre " de fleurir (induction florale),
soit par une période suffisante :
- plus froide, 
- alternant froid et chaud par intermittence,
- plus sèche,
- ou moins lumineuse ( journées plus courtes),
L'apport massif d'engrais phosphoré n'y changera rien
si cet "ordre" n'a pas été donné,
et aucun bouton floral ne se formera. 

Attention :

- Ne cherchez pas à faire fleurir les plantes malades
  ou celles qui ont une touffe trop faible,
  cela pourrait leur être néfaste,
  car la formation de boutons requiert beaucoup
  d'énergie.
  Soyez patients et laissez à la plante le temps
  de se refaire une santé ou d'augmenter en taille
  par un bon développement,
  la floraison n'en sera que plus belle.

- Certains Pleurothallidinae, suivant leurs origine ;
  ont besoin non pas seulement de froid pour fleurir,
  mais d'une période de semi-sécheresse. 

- Les plantes synthétisent naturellement des hormones
  comme l'éthylène,
  qui provoque la fanaison des fleurs.
  Pour cette raison,
  il est impératif de supprimer les fleurs fanées pour ne pas
  diminuer la durée de floraison.

Voilà, je pense ne rien avoir oublié.

Ah ! autre chose ;
ne croyez pas faire fleurir une plante juste par apports
d'engrais floraison sans une bonne induction florale.

Masd. veitchiana.